Si beaucoup de recherches permettent de rendre compte de ce qui se joue en prison sous des angles très différents, les réflexions et recherches sont éparses. Le site Criminocorpus.org nous invite donc à engager une réflexion collective sur les méthodologies d’enquête sur ce « terrain limite » avec la journée d’étude qui s’est déroulée le 3 décembre 2015. Il s’agissait de discuter des pratiques de la recherche qui permettent aux scientifiques de produire leurs données à partir desquels se fondent les savoirs sur la prison.
A cette occasion, de nombreuses questions ont été abordées en croisant les approches et en faisant dialoguer les différentes traditions des sciences sociales. Comme l’indique très justement Criminocorpus.org, les domaines d’investigation sont larges et l’exploration profite du dialogue entre les recherches prenant appui sur des méthodologies distinctes et inscrites dans des disciplines diverses. Raison pour laquelle la journée d’étude a fait intervenir des économistes, des historiens, des sociologues et ethnologues.
Rendez-vous sur le site Criminocorpus.org pour revivre cette journée en vidéos, en suivant ce lien.
Vous y retrouverez notamment les interventions de :
- David Scheer : « Etudier l’architecture carcérale : objets, espaces et corps du chercheur », Aspirant FNRS au Centre de Recherches Criminologiques de l’Université Libre de Bruxelles (ULB) ;
- Camille Allaria : « La prison dans la tête : enquêter sur la surveillance électronique des prisonniers », Docteure en sociologie, Lames – Aix-en-Provence ;
- Laurent Gras : « Le sport en prison à la lumière du concept de carrière », Sociodémographe, Responsable de la formation – Ecole nationale d’Administration pénitentiaire (ENAP) ;
- Melchior Simioni et Elsa Génard : « Une histoire sociale de la Statistique pénitentiaire (1852-1939) », Melchior Simioni, Doctorant en sociologie au GEMASS- Université de Paris-Sorbonne ; Elsa Génard, Doctorante en histoire contemporaine à l’Université Paris-1 ;
- Jean-Lucien Sanchez : « Le bagne colonial de Guyane : méthodologie historique et pragmatisme », Chargé d’études historiques à la Direction de l’administration pénitentiaire (Me5), chercheur associé au CESDIP ;
- Lucie Bony : « La prison comme objet et terrain en recherche urbaine », ATER à l’université Paris 8 Vincennes – Saint – Denis ;
- Léonore Le Caisne : « De la confusion de l’ethnologue à la confusion des détenus. Une expérience ethnographique en maison centrale », Chargée de recherche CNRS, CEMS/IMM ;
- Annie Kensey et Anaïs Henneguelle : « Connaître la population incarcérée : la production institutionnelle de statistiques pénitentiaires », Annie Kensey, Cheffe du bureau Me5, Ministère de la Justice – DAP et chercheuse associée au CESDIP ; Anaïs Henneguelle, Doctorante en économie à l’IDHES – ENS de Cachan ;
- Corentin Durand : « Engagements (et) publics. Eléments pour une « sociologie publique » de la prison », Doctorant en sociologie au LIER – EHESS ;
- Chloé Branders : « Le théâtre-action en prison : Le « péril » comme position de recherche », Doctorante en criminologie au CRID&P – Université catholique de Louvain (UCL).